Galerie Marrakech

Des œuvres « arabo-islamique pop », à la fois esthétique, ironique et universelle.

Les modèles de Hassan Hajjaj posent avec les codes ultrasophistiqués des milieux très pointus de la mode, avec parfois le côté canaille de la Cote Ouest.
Bref un univers complètement décalé mais qui est une synthèse très aboutie des différentes influences dont se revendique Hajjaj : la très branchée London et le kitsch des étals des souks de chez nous.
Le tout dans un esprit très pop art dont il emprunte trois postures majeures : l’attrait pour les symboles de la société de consommation, l’utilisation des symboles populaires qui marquent l’inconscient dés l’enfance - Ici Hajjaj assortit aux couleurs de ses photographies, un cadre fait de différentes boites de conserves emblématiques : casher, fanta orange et autres petits pots de concentré de tomate. Et enfin, troisième posture : l’aspect un peu « réclame » ou publicitaire que prend le traitement final de l’œuvre.
Un univers à part et identifiable entre tous qui fait de Hajjaj une solide référence très prisée des personnalités up to date, nombreuses à aimer aussi se prélasser dans le so kitsch Andy Wahloo, bar ultra fashion dont il a conçu la décoration.


Hassan fait ressurgir dans ses photos les couleurs joyeuses et l’énergie positive d’un Maroc alliant modernité et tradition. Les modèles de Hassan Hajjaj sont typiquement marocains, il s’agit de la femme ordinaire avec sa djellaba, ses babouches, son caftan, l’artiste gnaoui avec son accoutrement et son fameux tarbouche, la «nakacha» (femme qui fait les tatouages au henné) de la place Jamaa El Fna avec son haïk... Hassan Hajjaj fait de ces personnages de véritables «rock star». Et en parlant de rock star, il y en a une véritable, notamment Zahra Hindi, la chanteuse folk d’origine marocaine qui joue volontiers au modèle face à l’objectif de l’artiste. «Hassan Hajjaj, empruntant aux différentes cultures qui sont les siennes, utilise des stéréotypes picturaux tels que les odalisques ou les images de marque avec leurs logos-cultes. C’est avec audace qu’il assemble et oppose éléments orientaux et occidentaux, pour créer un univers riche et séduisant personnel et universel», indique au sujet de l’artiste le critique Zahed Sultan. Par ailleurs, on ne peut pas parler du travail de Hassan Hajjj sans évoquer le soin qu’il apporte à l’encadrement de ses photos et qui rappelle, le degré de finition dans la répétition des motifs de l’art du zellige. «C’est pour Hassan Hajjaj une extension de son terrain de jeu où il s’amuse à conforter les codes et les usages», explique Zahed Sultan. Parallèlement à son travail photographique, Hassan développe «Le Salon» un type d’installation où il cherche à mettre en scène une interaction sociale.
Ces installations prennent forme dans des galeries, des musées, il est également l’auteur de la déco de l’Andy Wahloo à Paris.